Mes synchronicités :
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Je m’étonne encore de la manière dont la vie tisse ses fils invisibles.
La nuit dernière, Caroline est venue me visiter en rêve. Son visage, que je n’avais pas vu depuis tant d’années, avait gardé la même douceur. Elle riait comme lorsque nous étions enfants, et son rire résonnait comme un écho du passé.
Ce matin, au détour d’une promenade sur la plage, mes pas m’ont conduite droit vers elle. À plus de cent kilomètres de nos souvenirs d’enfance, au cœur de mes vacances, elle était là, debout dans la lumière marine, comme si nos chemins s’étaient secrètement donné rendez-vous.
Ses mots m’ont bouleversée : « J’ai pensé à toi souvent ces derniers temps… j’ai besoin de toi pour parler à ma grand-mère. Elle est partie il y a quelques mois. »
Alors j’ai compris que mon rêve était une clef, une invitation subtile de l’invisible.
Les synchronicités ne sont jamais de simples hasards. Elles ouvrent des passages, elles rappellent que le monde visible et celui de l’âme se répondent sans cesse. Et dans ce miroir mystérieux, nous sommes appelés à écouter, à accueillir, à transmettre.
Je l’ai regardée longuement, les yeux humides d’émotion, incapable de parler tout de suite. Comme si le destin venait de déposer devant moi une mission que je ne pouvais refuser.
Je lui ai dit doucement : « Oui, je t’aiderai. Ta grand-mère n’est pas loin… elle cherche sûrement à te rassurer, à te dire que l’amour n’a pas de fin. »
Alors nous nous sommes assises sur le sable, face à l’horizon. La mer roulait ses vagues avec une lenteur apaisante, comme un souffle qui nous enveloppait toutes les deux. J’ai fermé les yeux, j’ai laissé mon cœur s’ouvrir, et déjà une présence douce se faisait sentir.
J’ai murmuré à Caroline :
« Écoute, ce n’est pas moi que tu dois entendre. C’est elle. Mets ta main sur ton cœur, et laisse ses mots trouver leur chemin. »
Une larme a glissé sur sa joue. Elle a chuchoté :
« Je crois que je l’entends… elle me dit de ne pas avoir peur. »
À cet instant, je savais que la synchronicité avait accompli son œuvre : elle avait réuni nos âmes au bord de la mer pour un passage, une transmission invisible.
Et je comprends encore une fois que les synchronicités sont des portes. Elles surgissent pour nous rappeler que nous ne sommes jamais seuls, que l’univers nous parle à travers des rencontres improbables, des rêves ou des signes. Ce sont des fils de lumière qui nous relient, et qu’il nous suffit d’accueillir pour marcher plus confiants dans l’inconnu.
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Un rêve prémonitoire de retrouvailles dessinées par Manu.
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Auteur : Pascale – Design : Bruno
Toutes les illustrations et dessins du journal de Louise et de Louise sont la propriété exclusive de Pascale LEBEUR
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